Chatons à foison

Depuis quelques jours déjà, les saules déploient des chatons, qui ne miaulent pas, pour le plus grand bonheur des pollinisateurs. C’est une ressource de pollen et de nectar inespérée à la sortie de l’hiver. Ces grappes de fleurs sans pétale ni corolle permettent aux papillons, aux abeilles et aux bourdons sortis d’hibernation de reprendre des forces.

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Les chatons jaunes chargés de pollen sont mâles tandis que les femelles prennent la forme de chatons verts qu’il n’est pas possible de trouver sur le même arbre. Garçons et filles sont séparés chez le saule, chaque pied est l’un ou l’autre, jamais les deux à la fois.

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La course de l’anémone

Avec un peu d’avance cette année, les premières anémones sylvie font leur apparition : des tapis entiers de fleurs blanches vont bientôt couvrir certaines parties de la forêt d’Argonne. Chacune de ces petites étoiles blanches s’offre au soleil et le suit toute la journée. Au moindre nuage ou la nuit venue, les pétales se referment et protègent le précieux pollen.

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Plus haut, les bourgeons ne tarderont plus à éclore : les arbres de la forêt vont déployer leur feuillage et capter toute la lumière. Voilà pourquoi l’anémone, comme tant d’autres fleurs des bois, choisit de fleurir si tôt au printemps. Le temps lui est compté pour reconstituer ses réserves !

Chauds les crapauds !

Les femelles de crapauds communs, très attendues par les mâles, sont enfin arrivées dans l’étang. Pourtant, beaucoup de célibataires sont encore à caser… Il suffit de tapoter la surface de l’eau pour que des troupes entières de mâles excités vous assaillent, même en plein jour.

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Ils sautent littéralement sur tout ce qui bouge, y compris les autres prétendants. Trop d’hormones et de précipitation peut-être ? Toujours est-il que des petits cris plaintifs indiquent tout de suite leurs erreurs aux copains…  Les assaillants n’insistent pas en général. Celui-là convoite l’appareil photo !

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Sous l’eau, les couples déjà formés ont commencé à pondre. Le mâle, monté sur le dos de sa fiancée, la maintient fermement pour ne pas se faire « piquer la place »… La pauvre devra transporter cet encombrant passager encore quelques jours.

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Chassé-croisé nocturne

Les uns s’en vont, les autres arrivent. Après quelques nuits de « folies », les grenouilles rousses quittent l’étang du village voisin en laissant des milliers d’œufs dans l’eau. Mission accomplie.

Grenouille rousse - david melbeck

Sur le chemin du retour, elles croisent une autre espèce : des crapauds tout juste éveillés de leur long sommeil hivernal. Pour eux, la migration nuptiale commence seulement.

Crapaud commun - david melbeck

Les premiers à sortir sont les mâles : leur excitation et leur impatience est parfois source d’erreur. Ce soir, une pauvre salamandre en a fait les frais ! Il est temps, pour retrouver la paix entre espèce, que les femelles de crapauds communs entrent en scène…

Crapaud-salamandre - David Melbeck

Paquets gélatineux

Super : les grenouilles rousses ont commencé à pondre. On distingue quelques amas d’œufs qui flottent dans les zones peu profondes des mares, des étangs et même dans certaines flaques d’eau temporaires.

Ponte grenouille rousse -David Melbeck

L’invitation est lancée : ce soir, nous avons rendez-vous. La période des amours ne dure pas longtemps : dans une à deux semaines, les grenouilles rousses reprendront leur vie terrestre, cachées dans les bois, les jardins et les haies jusqu’à l’année prochaine. Pour observer leur manège aquatique, c’est maintenant !

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Chaque femelle pond habituellement entre 500 et 1000 œufs, parfois davantage pour les plus grosses. Bien sûr, la grenouille ne possède pas un ventre aussi large que le paquet gélatineux qu’elle abandonne. Un fois libérés dans l’eau et fécondés, les œufs peuvent multiplier leur volume par 100…  De minuscules têtards en sortiront au bout de 3 à 4 semaines selon la température.

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Délivrance de la salamandre

Petite visite nocturne dans les bois de l’Argonne. Les pluies de fin d’hiver permettent aux magnifiques salamandres de Fléville de déposer leurs progénitures dans quelques rares flaques de chemins forestiers. Le bel amphibien ne sort de sa cachette que si l’air ambiant est suffisamment doux et saturé d’humidité. C’est le cas !

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Pas d’œufs gélatineux comme chez les tritons ou les grenouilles, juste quelques larves, équipées de branchies, larguées directement dans des points d’eau très peu profonds. La femelle préfère avoir pied. Bizarrement, la salamandre tachetée n’est pas très endurante, elle peut même se noyer ! Hormis une ou deux nuits par an à cette époque, sa vie d’adulte est résolument terrestre.

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