Les pirates du verger d’or

En ce mois de mai, notre verger se couvre de fleurs jaunes. Le terrain tout entier semble bourdonner du matin au soir.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ni coucou, ni bouton d’or, mais une plante particulière fait le bonheur de nombreux bourdons avec ses fleurs à capuchon. C’est le cocriste velu ou rhinanthe « crête de coq », spécialiste du détournement.

Rhinante grosplan - David melbeck

Sous ses airs de jolie fleur des prés, le rhinanthe lie ses racines à celles d’autres herbes. De minuscules suçoirs détournent alors la sève des graminées environnantes. Ainsi parasitées, les plantes voisines se développent beaucoup moins et laissent la place libre à notre élégant pirate (de terre).

Rhinante - David melbeck

L’arnaque de l’Orchidée

L’orchis militaire n’a rien à voir avec l’armée mais son petit bonhomme suspendu en guise de fleur semble muni d’un casque… D’où son nom. C’est une véritable orchidée sauvage qui apparaît dans nos régions au mois de mai, sur les terrains calcaires plutôt secs et ensoleillés. Elle est rare autour de Fléville.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Quel tricheur ! Pour une abeille, cet orchis a les couleurs et le parfum d’une plante nectarifère pleine de promesses sucrées. Pourtant, il ne propose pas une seule goutte de nectar, nada ! Juste quelques touffes de poils sensoriels pour exciter et inciter les insectes butineurs à visiter le fond du casque. Pourquoi ? L’abeille ainsi abusée pollinise gratis la jolie fleur…

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

L’herbe aux yeux bleus

Petite balade familiale en forêt d’Argonne ardennaise, à Cornay, le village voisin. Là, sur le bord du chemin, nous découvrons une étrange plante. On dirait une touffe d’herbe mais en y regardant de plus près, on remarque ces jolies petites fleurs qui déploient leurs pétales bleus au milieu des feuilles. Cette plante particulière, cousine miniature de nos iris, est un témoin de l’histoire.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Voilà un siècle qu’elle a élu domicile ici, lorsqu’en 1917 les troupes américaines se sont déployées en France avec leurs chevaux sous le commandement du Général Pershing. Elle est arrivée en même temps que leur fourrage. Les graines contenues dans le foin importé d’Amérique du Nord ont permis à la Bermudienne des montagnes, surnommée herbe aux yeux bleus, de s’installer à proximité des anciens camps militaires américains de la première guerre mondiale.

C’est une plante obsidionale, c’est-à-dire, propagée par les armées. Ici, dans l’Est de la France, ravagé lors de la Grande Guerre, il en existe de nombreuses espèces.