La notonecte fait bronzette ?

La mare du verger accueille de plus en plus d’insectes aquatiques. Parmi les premiers arrivés, les notonectes, des punaises d’eau dont les pattes se sont transformées en rames, ont tout de suite colonisé le site. Parfois, par beau temps, nous observons un comportement bizarre desdites bestioles. Malgré leurs difficultés à se déplacer sur la terre ferme — un peu comme si nous tentions de courir avec une paire de palmes aux pieds — elles se hissent sur la berge ou sur une plante en veillant toujours à rester à quelques centimètres de l’eau.

Bain de soleil Notonecte- David Melbeck

Les punaises restent ainsi immobiles un bon moment. Sans doute est-ce pour se dorer la pilule et se réchauffer sous les rayons du soleil. L’autre hypothèse est que les insectes se préparent à s’envoler vers d’autres cieux (car ils sont capables de voler !) mais généralement l’envol a lieu la nuit.

Oursins des bois

Temps plutôt estival pour un week-end de la mi-octobre. Parfait pour une balade buissonnière en forêt de Fléville. Là, sur le tapis de feuilles mortes, une ligne de champignons reflète les quelques rayons du soleil qui ont réussi à franchir le couvert forestier automnal. Qu’ils sont élégants avec leur belle couleur légèrement saumon.

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Sous leur chapeau, ni lames, ni tubes mais des centaines de petits piquants qui cassent dès qu’on les touche du doigt. Ces aiguilles-là ne piquent que la curiosité ! L’odeur est fruitée, le toucher velouté, la chair ferme et la saveur douce, voici des « pieds de mouton » alias hydnes sinueux, alias oursins des bois ou encore barbes de chèvre.

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Allez hop, petite cueillette des jeunes individus. Les plus vieux, souvent amers, sont laissés à la forêt. Ce midi, petite fricassée au menu… mais il en restera pour les copains.

Les larves aux plumeaux de soies

Quelques drôles de bestioles flottent dans la mare du verger en ce moment. Des sortes de vers d’environ 4 cm de long, reliés à la surface par un plumeau clair. Nous les avions déjà aperçus peu après la création de la pièce d’eau sans les avoir réellement identifiés. Voilà qui est fait.

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Ce sont des larves de stratiomys, des mouches particulières qui n’ont pas de nom commun. Dans leur tendre enfance aquatique, elles se nourrissent de restes végétaux ou animaux en décomposition. Une fois adultes, elles ont plutôt un faible pour le nectar des fleurs en ombelles comme celles de la carotte sauvage.

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Les stratiomys sont des mouches bien étranges. D’abord, elles semblent avoir enfilé un pyjama de guêpe pour mieux tromper les copains (en fait, elles sont complètement inoffensives). Ensuite, leur abdomen rayé est aplati, sans parler de leur gros derrière qui dépasse de chaque côté des ailes.

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Elles semblent avoir confiance dans leur déguisement car elles se laissent facilement observer et en plus, elles n’ont pas vraiment la bougeotte. Mais ces diptères-là ne sont visibles qu’au début de l’été. Le reste du temps, elles batifolent dans la mare sous leur forme larvaire.

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Cantine secrète

L’automne est bien là. Nous avons recommencé à faire du feu. Il est temps de rentrer quelques stères pour l’hiver. Petite surprise au cœur du tas de bois qui sèche dehors depuis deux ans déjà : nous découvrons, caché entre deux rondins, un stock de noisettes rongées. Voici le réfectoire secret d’un petit mammifère, sans doute un mulot sylvestre.

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Les rongeurs possèdent un grand nombre d’ennemis. Fouines, buses, chats, belettes, chouettes… tous veulent en faire leur casse-croûte. Notre mulot, par ailleurs bon grimpeur, se cache donc régulièrement dans sa cantine préférée pour grignoter ses repas en toute sécurité. Les traces de dents sont bien visibles sur chaque coquille abandonnée.

Noisette rongée-David melbeck