Fourmilières, gruyère ou créature ?

Sur le territoire de Cornay, le village voisin, d’immenses forteresses montées par les fourmis rousses sont éparpillées dans la forêt. Régulièrement, entre octobre et mai, des petits vandales forent les grandes fourmilières.

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En cette période où les insectes sont plus difficiles à trouver, le pic noir et le pic vert, deux oiseaux présents dans les bois, recherchent de nourrissantes fourmis à se mettre dans le bec. Tous deux éventrent les drôles de monticules puis utilisent leur longue langue pour engluer et capturer leurs habitants. Slurrp… Il reste de leur visite des trous béants dans les dômes, un peu comme dans un gruyère.

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Parfois, l’édifice ressemble alors à une étrange créature. Pour la génération qui se souvient des Fraggles rock, cousins des Muppets de Jim Henson, cette fourmilière-ci n’est pas sans rappeler « Germaine, la grande crado »…

Germaine la grande crado

Cerises d’automne

Les feuilles mortes tombées récemment tapissent le parterre forestier. Parfois de petites boules soudées à une feuille de chêne attirent le regard. Des œufs ? Non. Des balles ? Non. Et des pommes ? Non plus ! Pourtant certains les appellent « Pommes ou encore cerises de chêne » bien qu’elles ne soient pas comestibles. Voilà en réalité d’étranges couveuses végétales qui abritent des larves. Ce sont des galles provoquées par la piqûre d’une petite guêpe, le cynips du chêne.

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Un jour d’été, le minuscule insecte atterrit l’air de rien sur une feuille de chêne. Il injecte un œuf en plein dans une nervure. Le virus informatique est en place. À partir de ce jour, l’arbre, au lieu de suivre son développement habituel, va fabriquer en même temps que la feuille infectée une drôle de cerise de 20 mm de diamètre.

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À l’intérieur, un vermisseau boudiné commence à dévorer ni vu ni connu les cloisons végétales de sa chambre sur mesure. Un beau matin, il se métamorphose, perce sa prison et s’envole. Mais la galle, elle, reste attachée à son support et finit par tomber avec lui à l’automne.