Les chaussettes du renard

Beaucoup de mammifères sauvages utilisent davantage le flair et l’ouïe plutôt que la vue. Leurs yeux n’ont pas la capacité de distinguer autant de couleurs que nous, même s’ils sont plus efficaces à faible luminosité.

renard au loin-chemin-David Melbeck

Il suffit parfois d’être habillé de vêtements aux tons neutres pour les surprendre même au beau milieu d’un chemin forestier. Debout avec un vent de face, immobile et silencieux, j’ai laissé approcher ce renard en maraude jusqu’à moins de dix mètres de moi. Le temps d’admirer ses drôles de chaussettes noires ! Puis il s’est demandé ce que j’étais… Méfiant, le goupil a fini par faire demi-tour pour emprunter un autre sentier.

Renard-chemin- David Melbeck

Grands mars et petits plats…

Posé sur la route forestière, un grand mars changeant prend un dernier repas avant la nuit. Tel un vieux coucou, ce grand papillon possède déjà pas mal d’heures de vol au compteur. Ses ailes plus ternes et abîmées en témoignent.

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C’est une vieille femelle qui habituellement vit plus discrètement à la cime des arbres. Elle pond ses œufs uniquement sur les feuilles de saules ou de peupliers. Sa longue langue enroulée au repos ne lui est d’aucune utilité pour collecter du nectar.

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Car comme tous ceux de son espèce, elle préfère les sels minéraux, les crottes, la sueur et les charognes aux délicates fleurs… La preuve en image avec ce mâle qui met les pieds dans le plat, d’autant que ces pattes abritent les organes du goût. Bon appétit !

Grand mars changeant male repas-david melbeck

Fausse coccinelle

Le week-end dernier, un drôle d’insecte jouait à cache-cache dans les herbes hautes. Mi coccinelle, mi scarabée voici le clytre des saules – Clytra laeviuscula pour les intimes. Sa tête semble avoir été enfoncée dans son thorax à coups de marteau et sa carapace n’est pas du tout bombée comme celle des « bêtes à bon dieu » habituelles.

Clytre des saules cache- David Melbeck

Le petit coléoptère mange des feuilles diverses dont celles de l’aubépine et du saule. La femelle pond à proximité d’une fourmilière dans des sortes de petits emballages. Les fourmis, trompées, embarquent les œufs comme elles le feraient pour n’importe quels matériaux de construction. Les parasites sont dans la place. Les larves du clytre vont alors se nourrirent aux dépens des fourmis, de leurs œufs et de leurs couvains pendant 2 ans avant de se transformer en cet insecte orangé brillant.

Clytre des saules - David Melbeck