La mouche du 25 avril

Une étrange mouche vole ces jours-ci. Toute noire, des pattes longues et pendantes, un vol hésitant et malhabile, la créature peut effrayer mais elle est inoffensive. Elle survole lentement les herbes folles, parfois en compagnie d’un grand nombre de ses semblables.

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Les pêcheurs la connaissent sous le nom de mouche de mai ou mouche de la Saint Marc, date à laquelle elle apparaît souvent pour le plus grand bonheur des truites. En ce moment, ses larves, sortes d’asticots cachés dans la litière des sols riches et frais, se métamorphosent. Fin mai, ces paresseuses mouches sombres ne seront déjà plus visibles.

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Les lèvres du lamier

Une plante se dresse en ce moment dans le verger. Sa tige est carrée, ses feuilles sont recouvertes d’une fine toison et arborent des nuances de pourpre. Si le végétal est plutôt classique, les membres de sa famille, les lamiacées, sont des aromates bien connus dans toutes les cuisines : thym, sauge, romarin, menthe… D’ailleurs la plante est comestible.

Lamier pourpre-David Melbeck

Sa fleur, elle, est une originale. Ses pétales se sont soudés en deux lèvres pour séduire et accueillir les butineurs, en particulier les bourdons. Ces grosses abeilles velues ont vite fait de remarquer la belle. Je les surprends souvent à forcer l’entrée étroite d’une corolle avec insistance pour accéder au nectar. C’est précisément ce que voulait le lamier pourpre. Les étamines cachées dans le « casque » de ses fleurs, conçues comme des mécanismes à bascule, peuvent ainsi déposer le précieux pollen sur les visiteurs.

Lamier pourpre et bourdon

Collete, l’abeille lapin

De ces terriers là, sortent de drôles de lapins… Ou plutôt de colletes lapin comme on les surnomme. De bon matin, ces surprenantes abeilles sauvages patientent à l’entrée de leur nid.

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Leurs antennes dépassent à peine de leur tunnel. Elles doivent se réchauffer avant de commencer leur journée de travail. Colletes cunicularius, c’est son nom savant, a beau ressembler à sa cousine à miel, sa vie est pourtant bien différente. La femelle creuse une galerie de 40-50 cm dans le sol meuble en guise de nid.

Colletes cunicularius et terrier - David Melbeck

Nulle reine, ni vie en société organisée, chaque individu possède son petit chez lui mais souvent très proche des voisins si bien qu’ensemble, les colletes lapin forment des villages de plusieurs dizaines ou centaines de terriers appelés bourgades.

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Au ras du sol, les rondes incessantes et bruyantes des mâles prêts à s’accoupler ou les allées et venues des femelles chargées de pollen ne passent pas inaperçues.

Collete lapin en vol - David Melbeck

Régulièrement, cette animation attire l’attention d’une abeille coucou comme le sphécode. Ne vous fiez pas à son joli abdomen rouge vif, c’est un parasite qui tue les larves de la collete pour pondre ses œufs dans son nid.

Sphecodes envol- David Melbeck

Sphecodes - David Melbeck