Fleurs blanches sur épines noires

14ème jour de confinement lié à l’épidémie de coronavirus COVID 19. Notre verger nous permet de prendre de bons bols d’air, quant au télétravail, il est habituel chez nous. En faisant le choix de vivre dans un petit village d’Argonne ardennaise de moins de 100 habitants, je crois bien que nous étions déjà — d’une certaine manière — confinés avant cette pandémie. Autour de la maison, les haies blanchissent. Le principal arbuste qui les compose est en pleine floraison avant même d’être couvert de feuilles.

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Le prunellier, alias l’épine noire, s’est habillé de dentelles lumineuses pour plaire aux butineurs. Bourdons, papillons et abeilles ont répondu à l’appel silencieux du petit fruitier le plus célèbre des campagnes. Chaque étamine effleurée, chaque pistil fouillé lors de leur visite permet de féconder les fleurs qui, plus tard, se transformeront en petites prunelles bleues aromatiques.

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Attention, qui s’y frotte s’y pique car le buisson dresse derrière ses jolies fleurs blanches des épines dures et acérées, longues de plusieurs centimètres, qui infligent de cuisantes éraflures. Un coin d’herbes folles oubliées par la tondeuse ? C’est lui, le prunellier, qui sera souvent le premier à s’installer pour transformer la friche en taillis. Au verger, pruniers et mirabelliers sont également en fleurs mais le gel nocturne risque bien cette année encore de contrarier nos rêves de récoltes sucrées. À défaut, nous ferons peut-être du sirop de prunelles.