Remue-ménage

Ce matin, un bruyant remue-ménage éclate dans la rue. J’ouvre la fenêtre et j’assiste à un houspillage en règle d’un haut niveau de décibels. Dans un concert de cris, moineaux, merles, mésanges et geais des chênes vont et viennent en s’égosillant au coin du parc arboré situé en face de la maison.

Ces alertes insistantes ne signifient qu’une chose : les volatiles ont découvert la cachette d’un rapace nocturne. La petite ligue d’oiseaux tente de faire déménager le prédateur en le harcelant. Curieux, je sors, interrompant du même coup la scène et provoquant une envolée de moineaux. Je scrute attentivement un épicéa rabougris et couvert de lierre. Oui ! Elle est là.

Une chouette hulotte ensommeillée est perchée près du tronc, bien cachée. Apparemment, la troupe de passereaux n’a pas troublé son repos. Elle ouvre difficilement un œil avant de le refermer paisiblement. Je la laisse alors à sa quiétude retrouvée.

Le chant du grand-duc

Qui aurait cru que les nuits glaciales de janvier correspondaient aux moments les plus chauds de la vie amoureuse pour certains animaux ? Tandis que la renarde en chaleur lance ses appels nocturnes pour trouver un compagnon et s’accoupler, le passant lui, entend un cri lugubre qui lui glace le sang ! Il faut bien avouer que la voix plaintive de la belle rouquine n’est pas du plus bel effet. Son glapissement est d’ailleurs souvent repris dans les bandes-sons des films d’épouvante. Un autre amoureux hivernal cherche lui aussi une fiancée. Le très rare hibou grand-duc chante dans une forêt voisine.

La photo n’est franchement pas terrible mais l’ambiance y est ! Quelques minutes après 17h00, j’entends avec un ami une série de « houuu-hou » graves et monotones lancés par intermittence. Et puis le voilà: le plus grand de nos rapaces nocturnes vient de se percher là, sur un grand épicéa, à quelques dizaines de mètres de nous. La cime ploie sous son poids et sa silhouette typique se démarque bien malgré la nuit naissante. La femelle lui répond au loin avec sa voix un peu moins grave. Quel moment ! Mais déjà, il est presque 18H00, il faut rentrer si l’on souhaite respecter ce maudit couvre-feu imposé en raison de la COVID.