L’été en automne avec les cèpes

Il y a quelques jours encore, le thermomètre affichait plus de 15°C au lever du soleil et près de 25°C en journée ! Ces températures incroyablement douces ainsi que les averses orageuses du mois d’octobre ont nettement favorisé les champignons. Les bois en regorgent de toutes formes et couleurs. C’est le grand déballage, notamment chez les comestibles les plus célèbres ! Après les cèpes de Bordeaux, d’autres bolets nobles apparaissent en quantité.

Cette vague de chaleur tardive semble avoir bouleversé l’ordre d’apparition des espèces puisque des cèpes d’été, habituellement bien nommés, se montrent en plein mois de novembre ! Plus clair, le cèpe d’été habille son pied enflé d’un maillage étendu contrairement à son cousin « bordelais » qui, lui, possède un réseau seulement au sommet de son pied, à l’ombre du chapeau.

Sous les chênes, des légions entières de cèpes bronzés percent le lit de feuilles mortes pour notre plus grand bonheur.

Ce champignon, plus connu dans les régions chaudes, est reconnaissable à son chapeau très foncé et à son pied fauve. Sa chair ferme et parfumée est encore plus recherchée que celle des autres cèpes. Ils seront au menu cet hiver !

Bien sûr, nous avons pris soin d’en laisser sur place pour ensemencer à nouveau la forêt.

Étrangeté canine ?

Les dernières pluies ont provoqué l’apparition d’une nouvelle génération de champignons. Certains, très surprenants, se dressent au milieu des feuilles mortes. En voilà un qui a choisi de signer un pacte avec les mouches pour voir du pays. De la taille d’un doigt, sa tête est recouverte d’un gel visqueux et malodorant contenant des spores. Un met de choix pour les diptères qui disséminent ainsi le champignon. Il a reçu le nom de satyre des chiens, entre autres sobriquets disons… plus directs et familiers vu son aspect ! No comment.

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Cheveux de glace

Surprenante découverte hier matin en forêt d’Argonne, à Fléville : un morceau de bois mort couvert de nombreux filaments blancs soyeux, très fins et plutôt esthétiques. Une vision presque irréelle au milieu du tapis de feuilles ternes.

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Ce n’est pas un étrange champignon comme je l’imaginais. Après enquête, il s’agit de cheveux de glace. Un phénomène peu courant qui prend forme tôt le matin, par temps calme, lorsque le thermomètre descend en dessous de 0°C. Le lieu aussi a son importance: uniquement sous nos latitudes, sur un sol forestier, humide mais pas encore gelé. Une dernière condition façonne cette éphémère apparition.

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En réalité, c’est bien la présence d’un champignon dans le bois en décomposition de hêtre ou de chêne qui est à l’origine de ces cristaux de glaces incroyables. L’eau, qui s’extrait des pores du bois et gèle au contact de l’air froid, contient des composés liés à l’activité du champignon (Exidiopsis effusa pour les intimes). La chevelure de glace disparaîtra rapidement après le lever du soleil.

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Oursins des bois

Temps plutôt estival pour un week-end de la mi-octobre. Parfait pour une balade buissonnière en forêt de Fléville. Là, sur le tapis de feuilles mortes, une ligne de champignons reflète les quelques rayons du soleil qui ont réussi à franchir le couvert forestier automnal. Qu’ils sont élégants avec leur belle couleur légèrement saumon.

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Sous leur chapeau, ni lames, ni tubes mais des centaines de petits piquants qui cassent dès qu’on les touche du doigt. Ces aiguilles-là ne piquent que la curiosité ! L’odeur est fruitée, le toucher velouté, la chair ferme et la saveur douce, voici des « pieds de mouton » alias hydnes sinueux, alias oursins des bois ou encore barbes de chèvre.

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Allez hop, petite cueillette des jeunes individus. Les plus vieux, souvent amers, sont laissés à la forêt. Ce midi, petite fricassée au menu… mais il en restera pour les copains.

Tardives chanterelles

Petit plaisir forestier : ramasser en famille un panier de chanterelles en tube. Ces champignons poussent par tapis entiers souvent sous les résineux : pins, épicéas…

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Cousines de la célèbre girolle, les chanterelles ne possèdent pas de lamelles, mais des plis irréguliers et ramifiés. C’est sans doute la dernière cueillette de l’automne quoiqu’elles supportent les premières gelées.

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Le tout a vite été préparé en fricassé et dégusté le soir même…